Après la pluie au théâtre du Vieux Colombier
De Sergi Belbel

Fumer est interdit dans l’entreprise mais les fumeurs montent au 49° étage pour assouvir leur addiction.
Certains salariés transgressent l’interdit avec insolence, d’autres avec culpabilité.
La transgression éphémère de l'interdit autorise toutes sortes de confidences et même, certains comportements déviants.
En effet, quatre secrétaires, une directrice, un chef administratif, un programmateur informatique et un coursier se confient et se défient et quelques un se draguent.
Ces collègues ne s'écoutent pas vraiment mais échangent sur leurs multiples préoccupations : rivalité, haine, rapports de classes, désirs, frustrations, fidélité ou infidélité, et l’appel du vide.
L’inquiétude ne cesse d’augmenter devant une menace diffuse d’attaque terroriste et/ou de catastrophe écologique. En effet, la ville est constamment survolée par des hélicoptères dont l'un s'écrase sur l'immeuble d'à côté. De plus, une sécheresse sévit depuis deux ans et la pluie est attendue avec impatience.
Certaines situations sont carrément dramatiques : un salarié saute dans le vide.
Le drame est parfois moins réaliste : une secrétaire rêve que sa collègue tombe dans le vide.
La situation est plus cocasse quand un ingénieur ne cesse de compter le temps que prend la chute d’un mégot jusqu’au sol.
Les acteurs excellent : côté secrétaires, Anna Cervinka est virevoltante en Marilyn. Clotilde de Bayser est une prêtresse clamant ses théories en permanence et ses hallucinations.
Côté cadres, Cécile Brune est une directrice redoutable, Alexandre Pavloff joue un chef administratif neurasthénique qui contraste avec l’énergique coursier joué par Nâzim Boudjenah.
Une seule faiblesse revient au texte qui évoquent quelques stéréotypes datés et lourds.